Voici le 15 août, fête de l’assomption. Mais que signifie cette fête ? L’assomption de la Vierge, c’est sa montée au Ciel au terme de sa vie, avec son corps. Comme Jésus est monté au Ciel avec son corps à l’Ascension, le 40ème jour après Pâques.
Mais non, pas tout à fait « comme », car pour Jésus, qui est Dieu, c’est une ascension, c’est-à-dire que c’est lui qui monte au Ciel, par sa propre force. Alors que pour Marie, c’est une assomption, c'est-à-dire le même mouvement de montée mais au sens passif : elle monte au Ciel élevée par Dieu, pas par ses propres forces. Essayez avec votre stylo : il ne parviendra jamais à faire l’ascension de la table, tandis que vous, oui. Votre stylo fera toujours une assomption, grâce à votre main qui le dépose délicatement sur la table.
Nous aussi à notre mort notre âme monte au Ciel. Mais notre corps, lui retourne à la poussière, effet de la mort, conséquence du péché. Pour Marie, préservée des effets du péché originel à sa conception, par anticipations des mérites de son Fils sur la croix. La vie qu’elle a menée sur Terre a été entièrement soumise à la volonté de Dieu, usant toujours de sa liberté pour aimer et non commettre le mal. A la fin de sa vie, son corps n’a pas subi les conséquences du péché qui nous détruit.
Cette doctrine de l’Assomption de Marie n’est pas la plus facile à comprendre, tant nous faisons l’expérience de la fragilité et de la faiblesse de notre corps. Marie a justement été celle qui a pleinement accueilli la force de Dieu dans sa faiblesse. Parmi les multiples raisons qui permettent de souligner la pertinence de cette doctrine, en voici deux, pas forcément les
D’abord, si la mort de Marie n’est pas racontée dans la Bible, il y a 2 ou 3 personnes qui ont vécu la même grâce. Le patriarche Énok, arrière-grand-père de Noé, fut enlevé au Ciel par Dieu (cf. Gn 5,24). Le Prophète Elie fut enlevé aussi dans un char de feu (cf. 2 R 2,11). Et peut-être aussi Moïse, mais c’est moins clair (Dt 34, 5-6). Alors si Dieu a fait cela pour 3 hommes, il pouvait bien le faire pour une femme, surtout si c’est sa mère !
La deuxième raison est que nulle part, personne n’a jamais prétendu avoir une relique du corps du corps de la Vierge Marie, ce qui se serait forcément produit s’il n’avait pas toujours été cru qu’elle soit montée au Ciel avec son corps.
Mais l’essentiel n’est pas là. Le plus important pour nous est de nous souvenir que pour nous aussi, notre corps ressuscitera à la fin des temps, pour nous être rendu au Ciel. Car Dieu aime tout en nous, notre âme et aussi notre corps, lui qui nous a servi à aimer durant toute notre vie sur Terre.
+ Père Jean NIELLY, vicaire