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«Qui aurait connu ta Volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse» (Sagesse 9, 17)

Je suis curé de la Paroisse de Morlaix depuis le 1er septembre, nommé là par l’évêque Mgr Dognin. Et tout prêtre ayant prêté obéissance le jour de son ordination est appelé à vivre là la ‘Volonté de Dieu’ pour lui.



J’ai passé deux ans à la paroisse Brest-Elorn (à l’est de Brest) et dix ans comme aumônier au CHRU de Brest. Me voilà à Morlaix. Mais «qui peut comprendre la volonté du Seigneur ?» (Sagesse 9). La ‘volonté de Dieu’ est plus large qu’une nomination. Elle est que je conduise, avec le Père Corentin, le Père Yves L’Aot et beaucoup d’équipes, dont l’équipe pastorale, le peuple de Dieu qui m’est confié comme curé... que j’en prenne ‘soin’ (cura en latin). Et il faut la comprendre concrètement, cette ‘volonté de Dieu’ !! Qui sait aujourd’hui ce qu’il faut faire en pastorale ? … à moins que Dieu ne nous en donne la Sagesse. En effet, dit l’auteur du livre biblique, «les pensées des mortels sont incertaines, et nos pensées instables» (Sagesse 9, 14) et il nous faut commencer par nous assoir : «quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence pas par s’assoir» (Luc 14, 28). 


Commençons par nous assoir pour nous nourrir de la Parole du Maître. Une vie en paroisse est une vie communautaire que la foi en Jésus unit. Cette foi fragile demande à être nourrie par l’Eucharistie, la parole, la prière avant d’être annoncée au monde. Certes, le monde n’en veut pas de la foi et il construit sa vie sur d’autres points de repère… Nous nous sentons souvent à coté de lui. Mais la vie chrétienne est une Vie intérieure qui est née en nous comme chez cet Onésime, esclave dont parle St Paul dans la seconde lecture : « … Onésime, mon enfant, à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ» (lettre à Philémon). Des chrétiens, dans notre propre histoire, nous ont donné la Vie dans le Christ et maintenant c’est à nous de le faire pour d’autres… même si sommes comme des îlots de vie divine perdus dans l’océan, mais portant un trésor dans notre fragilité. Commençons par nous assoir pour réfléchir ensemble, nous mettre autour d’une table souvent, sans découragement pour ce qui ne marche pas, mais en renouvelant sans arrêt notre intelligence vive : «c’est ainsi que des hommes ont appris ce qui te plaît, et par la Sagesse, ont été sauvés» (Sagesse 9, 18) C’est pour cela qu’il ne faut pas perdre la vie communautaire… celle qui réfléchit et qui confie tout au Seigneur : «consolide pour nous l’ouvrage de nos mains», dit le psalmiste (Psaume 89)


Berna, évangile et peinture
Berna, évangile et peinture

J’ai découvert déjà que beaucoup de groupes existent, qu’il y a une vitalité. Et je vous remercie pour ce que je trouve et j’en rends grâce au Seigneur. Je vais peu à peu connaître la paroisse en vous rencontrant à tour de rôle. Cela prendra du temps, car c’est vaste. Accueillez-moi comme un frère, comme Paul le demande à Philémon, le ‘patron’ d’Onésime son esclave : «Si donc tu estimes que je suis en communion avec toi, accueille-le comme si c’était moi» (Lettre à Philémon). Je prie donc que nous marchions d’un même pas et avec beaucoup d’amour : «que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu » (Psaume 89)

P. Jean Michel Moysan