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Jésus peut-il être né d’une vierge ?

Les objections contre la virginité de Marie datent du début du christianisme, objections venant des juifs ou des philosophes grecs.



Virginité de Marie

Le philosophe païen Celse (2ème siècle) dit sans ménagement : « Jésus ‘a inventé sa naissance d’une vierge. Il est issu d’un bourg de Judée et d’une femme du pays, pauvre fileuse’… Marie s’est ‘trouvée enceinte des œuvres d’un soldat nommé Panthère’… »

Même dans l’Eglise, il semble qu’admettre ce point n’allait pas de soi. Saint Irénée (2ème siècle), dit qu’un certain Cérinthe, en Asie professe ceci : « Jésus n’est pas né d’une vierge – car cela lui paraît impossible – mais il a été le fils de Joseph et de Marie par une génération semblable à celle de tous les hommes, et il l’a emporté sur tous par sa justice, sa prudence et sa sagesse. » Depuis le début, cela a été l’objet d’affrontement théologique. Mais l’Eglise a toujours maintenu la virginité physique de Marie contre ceux qui disait que ‘cette virginité est un symbole de la pureté spirituelle de Marie’. 

Incarnation

Quel est le sens de la foi en la virginité physique de Marie, alors que cela semble impossible humainement parlant ? Pour Saint Irénée, la virginité physique dit que le Fils de Dieu s’incarne ‘directement’ dans le corps de Marie (sans homme), car il vient directement de Dieu pour ensuite s’incarner en nous spirituellement et nous amener à renaître dans notre ‘chair’.

L’enjeu c’est nous : une incarnation progressive du Fils de Dieu en nous jusque dans notre ‘chair’ humaine, un ‘mélange’ du Fils de Dieu en notre humanité (comme dit Irénée) comme cela s’est réalisé en Marie dans son corps. Le christianisme, comme religion de l’incarnation du Fils de Dieu en tout homme, pousse l’Eglise à garder contre vents et marée la virginité physique de Marie.

Cette virginité n’est donc pas une peur de la sexualité (l’Ecriture l’exalte autrement ailleurs), mais elle désigne la réalité de ce que nous sommes appelés à devenir : des hommes et des femmes ‘mélangés’ au Verbe de Dieu, unis à Lui. Cette virginité est comme un mur intellectuel pour la pensée moderne, mais elle ‘fait penser’, ne nous laisse pas tranquille, elle nous pose la question : où en est l’incarnation du Verbe en toi, dans le monde, et dans l’Eglise ?

 

C’est cela que nous attendons à Noël !

Père Jean-Michel Moysan, curé