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La crèche de Noël, symbole culturel ou religieux ?

Le débat a fait rage, mais il est plus apaisé ! N’empêche ! Le moment de Noël est depuis longtemps un symbole fort de notre univers culturel. Jusqu’à il y a peu, la crèche était montée dans les maisons, mais aussi dans les lieux publics, rassemblant dans une trêve commune de paix ceux qui croyaient au ciel et ceux qui ne croyaient pas.



Rappelons le beau film ‘Joyeux Noël’ de Christian Carion (2015) racontant un arrêt des combats et une fraternisation entre deux tranchées ennemis à Noël 1914. Tous ceux-là n’étaient pas croyants, mais tous écoutaient leur cœur épris de paix que cette symbolique appelait à vivre. Mais que devient une société qui se ferme à ses symboles porteurs d’une transcendance de paix et d’amour ?

L'idée de St François

Pour les chrétiens, la crèche est le symbole de la naissance de leur maître. Le pape François vient d’écrire une lettre sur la crèche. Il cite l’histoire de la première crèche voulue par St François, pour Noël en 1233, à Greccio : ‘Je voudrais représenter l’Enfant né à Bethléem, et voir avec les yeux du corps, les souffrances dans lesquelles il s’est trouvé par manque du nécessaire pour un nouveau-né, lorsqu’il était couché dans un berceau sur la paille entre le bœuf et l’âne’. Ce moment profond eu lieu, attirant des foules des paroisses avoisinantes. 

"Sentir" et "toucher"

Pourquoi faire une crèche de Noël ? Le pape François le dit : « Faire une crèche dans nos maisons nous aide à revivre l’histoire vécue à Bethléem. Bien sûr, les Évangiles restent toujours la source qui nous permet de connaître et de méditer sur cet événement, cependant la représentation de ce dernier par la crèche nous aide à imaginer les scènes, stimule notre affection et nous invite à nous sentir impliqués dans l’histoire du salut, contemporains de l’événement qui est vivant et actuel dans les contextes historiques et culturels les plus variés.

D’ une manière particulière, depuis ses origines franciscaines, la crèche est une invitation à « sentir » et à « toucher » la pauvreté que le Fils de Dieu a choisie pour lui-même dans son incarnation. Elle est donc, implicitement, un appel à le suivre sur le chemin de l’humilité, de la pauvreté, du dépouillement qui de la mangeoire de Bethléem conduit à la croix. C’est un appel à le rencontrer et à le servir avec miséricorde dans les frères et sœurs les plus nécessiteux (cf. Mt 25, 31-46). »

P. Jean Michel Moysan