· 

« Vous, donc, vous serez parfaits ! »

L’Ancien testament déjà le demandait ! Le Seigneur dit à Moïse : « Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël. Tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lévitique, 19, 2). 



La sainteté

Le priant du Psaume a conscience de cet appel exigeant : « J'irai par le chemin le plus parfait ; quand viendras-tu jusqu'à moi ? Je marcherai d'un cœur parfait avec ceux de ma maison… loin de moi, le cœur tortueux ! Le méchant, je ne veux pas le connaître. » (Psaume 101, 2).

 Dans le Nouveau testament, cette exigence de perfection est poussée très loin : « Aimez vos ennemis… priez pour ceux qui vous persécutent et vous serez vraiment les Fils du Père » (Mt 5, 43) Saint Jacques le dit à propos des épreuves de la vie : « Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1,4). Saint Paul n’est pas en reste : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. » (1Th 5, 23)

 

Joie et confiance

Ste Thérèse de Lisieux
Ste Thérèse de Lisieux

C’est décourageant, tout cela ! Nous nous sentons tellement incapables, imparfaits moralement et spirituellement… et nous pensons même : ‘c’est injuste d’aimer les ennemis, surtout quand ils continuent à nuire’.. et puis, ne risque-t-on pas de se fabriquer une figure de ‘petit saint’, donc imbuvable et puant ? De fait… celui qui commence à vouloir avancer en sainteté, soit il devient orgueilleux, soit il devient humble : « « Je suis trop petite pour gravir le rude escalier de la perfection », dit Sainte Thérèse de Lisieux (Manuscrit C 3r°) et encore elle confiait dans une de ses lettres : « Nous nous surprenons parfois à désirer ce qui brille… Rangeons-nous plutôt parmi les imparfaits, les petits que le Bon Dieu doit soutenir à chaque instant… Oui, il suffit de supporter ses imperfections avec douceur, voilà la vraie sainteté ! » (Lettre 243). Que la marche rude vers la sainteté nous rende joyeux et non pas tendus, confiants et non imbus de nous-mêmes ! Là nous deviendrons vraiment les disciples de Jésus, « le Saint de Dieu » !

P. Jean Michel Moysan