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« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme » (Matthieu 10)

Jésus fait fort ici ! Y-a-t-il dans notre France du 21ème siècle tellement d’oppositions à supporter, comme dans les temps de persécutions… n’y a-t-il pas plutôt de l’indifférence, du ‘bof’ devant la foi chrétienne ?



point de départ et excès de douceur

 Jésus ne dit-il pas avant ce verset : « Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ». L’élan missionnaire actuel a comme point de départ, non l’opposition d’emblée, mais la fraternité avec ceux que nous vivons. C’est le point de départ fragile de la mission, peut-être unique depuis toujours.

Saint François de Sales, au XVIème siècle disait ceci : « Soyez, disait-il, le plus doux que vous pourrez, et souvenez-vous que l’on prend plus de mouches avec une cuillerée de miel qu’avec cent barils de vinaigre. S’il faut donner en quelque excès, que ce soit du côté de la douceur. »

de l'amour à l’indifférence

Mais cette fraternité peut être vécue en milieu indifférent voire hostile à la foi. Et le découragement peut venir, voir la mort de la foi en nous, car elle devient insignifiante aux yeux de nos proches. L’indifférence tue l’âme ! Et elle peut faire mourir notre amour intérieur. L’écrivain français Sainte-Beuve (1804-1869) disait ceci :

« Comment se tue en nous l'amour : trois degrés : souffrance, indignation, puis indifférence. La souffrance use l'amour, l'indignation le brise, et on arrive ainsi à l'indifférence finale. » 

Concernant l’hostilité, Jésus déclarait : « Soyez sans crainte, vous valez plus que tous les moineaux ». Il pourrait dire la même chose de l’indifférence. Elle plonge dans la solitude intérieure celui qui sait avoir un trésor, mais ne peut le partager. Là il nous faut être très vigilant et continuer à garder l’âme vivante et aimante prête un jour à parler, quand le moment viendra .

 

"le Seigneur est avec moi"

Que faut-il dire et quand le dire ? Nous ne le savons pas. Mais « soyez donc rusés comme des serpents et candides comme des colombes »  

Et la parole à dire sortira du cœur ‘un jour’, car elle est faite pour sortir au grand jour :  « Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand  jour », dit Jésus. Et nous sommes faits pour nous ‘déclarer pour Lui devant les hommes’ (Matthieu 10, 32)’, pas pour laisser la parole sous le boisseau.

Moment qui demande quelquefois du courage comme Jérémie : « Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable » (Jérémie 20, 11) 

 

p. Jean Michel Moysan