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« Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14,16).

En prenant soin des foules, Jésus va jusqu’au bout : il les guérit de leurs maladies et il leur donne le pain pour refaire leur force. Jésus nourrit les foules par l’entremise de ses disciples dont le rôle devient prépondérant à ce stade de la mission du Maître.

Berna, évangile et peinture
Berna, évangile et peinture


La providence de Dieu passe par l'homme

Jésus manifeste la providence de Dieu pour la foule. « Nous n’avons que cinq pains et deux poissons » (Mt 14,17) disent les disciples à Jésus. N’est-ce-pas le Seigneur qui est providence pour les hommes en passant par les hommes ? Relevons la chaîne suivante : des cinq pains et deux poissons multipliés, Jésus les redonne aux disciples, puis les disciples à la foule. La providence du Seigneur passe par l’homme.

 

déroulement de tout repas selon notre foi

Aussi, la scène de cette multiplication des pains révèle-t-elle ce que doit être le déroulement de tout repas conformément à notre foi :

 

  • « Il prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction » (Mt 14,19). Le premier aspect de ce repas, c’est la bénédiction par l’attitude des yeux levés au ciel. C’est le sens que le pain reçu est un don du ciel et alors œuvre de la providence divine.
  • « Il rompit les pains et les donna aux disciples et les disciples les donnèrent à la foule » (Mt 14,19). Le repas a aussi la dimension de partage lorsqu’il est donné aux autres. C’est l’engagement pour qui accueille le pain reçu comme don du Seigneur en le mettant au service des autres. Dieu nous donne pour que nous partagions son don.
  • « Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés » (Mt 19,20). Le repas est une fête, une célébration de l’être ensemble qui procure de la joie. C’est cela aussi l’œuvre de la providence du Seigneur, c’est-à-dire combler de joie ses créatures par ses dons. Quand l’homme est rassasié, il est comblé. Et cet épisode de la multiplication des pains préfigure le pain du ciel que Jésus donnera pour combler nos âmes.
  • « On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins » (Mt 19,20). Prendre soin des dons de la providence, c’est éviter le gaspillage. Le gaspillage est une insulte à la providence lorsque nous pensons à toutes ces personnes qui meurent de faim sous d’autres cieux. Ainsi, lever les yeux pour rendre grâce pour les dons reçus de la providence, c’est s’engager à en prendre soin. 

 

p. Kaminski KONAN