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Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? (Mt 22, 17)

Cette question des pharisiens à Jésus est celle de beaucoup de citoyens aujourd’hui au vu des lois votées qui interrogent leur conscience (PMA, avortement, etc…).



La posture de l’Eglise catholique aujourd’hui sur son rapport à l’Etat est clairement dit dans le Concile Vatican II (1962-1965) :

 «Individus, familles, groupements divers, tous ceux qui constituent la communauté civile, ont conscience de leur impuissance à réaliser seuls une vie pleinement humaine et perçoivent la nécessité d’une communauté plus vaste à l’intérieur de laquelle tous conjuguent quotidiennement leurs forces en vue d’une réalisation toujours plus parfaite du bien commun »  [Gaudium Et spes § 74].

Bien commun

L’Eglise s’inscrit pleinement dans la construction de la communauté politique, ne veut pas avoir de posture ‘sectaire’ se coupant du politique. Elle rejoint en ce sens la demande de Saint Paul : « Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui » (Romains 13, 1).

Il s’agit donc ici, chez Saint Paul, d’une posture générale : il faut un Etat, cela fait partie des lois fondamentales de l’humain (‘loi naturelle’ selon la terminologie de l’Eglise). Mais l’Etat a pour visée le bien commun pour tout homme : « Il s’ensuit également que l’exercice de l’autorité politique… doit toujours se déployer dans les limites de l’ordre moral, en vue du bien commun (mais conçu d’une manière dynamique), conformément à un ordre juridique légitimement établi ou à établir. Alors les citoyens sont en conscience tenus à l’obéissance. D’où, assurément, la responsabilité, la dignité et l’importance du rôle de ceux qui gouvernent. »

Et le texte continue avec gravité : « Si l’autorité publique, débordant sa compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce qui est objectivement requis par le bien commun ; mais qu’il leur soit cependant permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi évangélique. » (Gaudium et Spes § 74) 

 

Discerner ensemble

Ainsi nous, catholiques, avec les autres citoyens, il nous faut discerner ensemble par nos sources spirituelles venant de Dieu (Bible et textes circonstanciés de l’Eglise) ce qui favorise l’humain dans la société et ce qui le nie, pouvoir l’exprimer ouvertement et s’engager résolument pour son bien. Ainsi nous vivrons la sentence de Jésus : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22, 21)

 

P. Jean-Michel Moysan,  curé