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« Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem : 'Où est le roi des juifs qui vient de naître ?' » (Matthieu 2, 1)

Ce récit des mages est-il historiquement vrai ? Des historiens en doutent, sceptiques sur cette apparition d’un astre lors de la naissance de Jésus.  



Un astre se lève

A vrai dire, ce texte n’a pas vocation scientifique, il est un ‘midrash’, une histoire construite commentant un verset de la bible comme il y en avait dans la littérature juive. Et ici le verset commenté est celui-ci : « Ce héros, je le vois -  mais pas pour maintenant - je l’aperçois, mais pas de près : un astre se lève, issu de Jacob (du peuple d’Israël), un sceptre se dresse, issu d’Israël » (Nombres 24, 17).  Le Héros entrevu par le prophète païen Balaam, c’est le Messie à venir ! Et cet astre qui va se lever, c’est pour l’évangéliste et la première communauté chrétienne, Jésus ressuscité qui est né un jour à Bethléem !

Et quand l’étoile [Jésus] se lève, des mages (savants, voyants, devins, astrologues ?)  viennent.

 

Le meilleur à offrir

Berna, évangile et peinture
Berna, évangile et peinture

Pourquoi cette histoire ? Parce que la vocation du Messie n’est pas que pour Israël, elle est pour tous, juifs et religieux non-juifs, ceux qui cherchent Dieu autrement ! Là aussi résonnent les mots de la vision d’Isaïe, cinq siècles auparavant : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… Les nations [les non-juifs] marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. » ; «Tout ceux de Saba viendront apportant l’or et l’encens et chantant les louanges du Seigneur » (Isaïe 60, 6). Chez les mages, l’or, l’encens et la myrrhe, n’est-ce pas le meilleur de leur personne ? Et ils l’offrent à Jésus.

Le Christ attire plus que les croyants ! Un évènement de l’évangile en témoigne : quand Jésus voit le centurion romain (un païen) venir vers lui, il loue sa foi : « Je n’ai jamais trouvé une telle foi en Israël » et Jésus rajoute : « Beaucoup viendront, de l’Orient et de l’Occident, prendre part au festin avec Abraham au Royaume des cieux, tandis que les sujets du Royaume seront jetés dehors » (Matthieu 8, 11).

Le Christ attire ! Il peut attirer à lui des personnes de toutes nations et religions, juifs, musulmans, religions orientales et mêmes athées… moyennant la quête de Dieu… alors que des personnes de culture chrétienne peuvent s’en détourner, s’en méfier et même devenir hostile. L’ouverture des mages païens contraste avec l’angoisse, la jalousie et la férocité d’Hérode, juif roi de Jérusalem. 

Croyons que le Christ est capable d’attirer, de donner de la joie profonde, du bonheur et de la paix à tous les hommes sans distinction… c’est l’ouverture de Noël !

 

P. Jean Michel Moysan