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Thème 6 : « Mon commandement le voici, aimons-nous les uns les autres » (Jn 17,11)

Lors du repas de la Cène, Jésus nous donne un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Mais comment pouvons-nous faire ?



Dieu n’a pas hésité

Dieu n’a pas hésité : il nous a tellement aimés qu’il nous a donné son fils. Comme le dit Jean : « Nous sommes tous frères et sœurs. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3,7).

Jésus lui non plus n’a pas hésité à nous aimer, à tel point qu’il a donné sa vie pour nous « Que Dieu, notre père, et le Seigneur Jésus Christ vous bénissent et vous donnent la paix ! Le Seigneur Jésus a donné sa vie pour nous sauver de nos péchés. Il nous a arrachés à ce monde mauvais, comme Dieu notre Père l’a voulu. Gloire à Dieu pour toujours » (Ga 1,3-5).

 

A nous de ne pas oublier

A nous de ne pas oublier que nous sommes chrétiens et ne pas hésiter à notre tour à devenir témoins de cette parole et même à nous en faire les messagers. « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. A ceci tous reconnaitront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,34-35).

 

programme décliné en actions

Beau programme chrétien ! Mais comme tous les programmes, il doit être décliné en actions pour se développer et donner du fruit.

Commençons par ne pas choisir de n’aimer que nos amis. « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent » (Lc 6, 27).

En toutes circonstances, n’oublions jamais que nous avons en face de nous un être aimé de Dieu, et habité par le Christ.

N’hésitons pas à revenir régulièrement à la source de la parole de Dieu. « Mon fils, sois attentif à mes paroles, prête l’oreille à mes propos ; ne les perds pas de vue, garde-les au plus profond de ton cœur » (Pr 4,20-21).

N’hésitons pas aussi à nous ressourcer dans les sacrements, comme le Pape Jean-Paul II nous y incite : « […] répondez avec générosité à l’appel du Christ qui vous invite à avancer au large et à devenir ses témoins, découvrant la confiance que le Christ met en vous pour inventer un avenir avec lui. Pour pouvoir être accomplie, cette mission que l’Église vous confie demande avant tout que vous cultiviez une authentique vie de prière, nourrie par les sacrements, spécialement par l’Eucharistie et la Réconciliation ». (St Jean-Paul II, 2003). Que l’autre, en nous rencontrant, puisse entendre le message de Dieu et voir en nous le visage du Seigneur. Être « témoin » du Christ et de son message, c’est ce que Jésus a demandé à ses disciples avant de les quitter : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). C’est notre rôle, notre mission essentielle. La vie du témoin est telle que les autres s’interrogent et questionnent cette personne sur la source de sa singularité. 

Priorité...

Le chrétien vit dans le monde ; sa singularité n’est pas de se retrancher du monde, mais de faire de l’Evangile sa référence et la priorité dans ses choix. Parmi les « singularités » qui peuvent poser question, notons l’amour des ennemis, mais aussi le pardon, le sens du service au-delà de nos propres avantages, prendre la dernière place, tout quitter pour suivre le Christ, donner sa vie pour les autres... Ce sont tous les paradoxes de la vie évangélique qui, s’ils sont vécus en vérité, ne peuvent pas ne pas interpeller beaucoup de nos contemporains.

N’ayons pas peur de parcourir le monde en proclamant notre foi, ne nous montrons pas timides ou réservés, ne nous cachons pas, osons porter le message du Christ et faire rayonner sa parole : « En effet, je n’ai pas honte de l’Evangile, car il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque est devenu croyant, le juif d’abord, et le païen. Dans cet Evangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi, comme il est écrit : celui qui est juste par la foi vivra. » (Rm 1,16-17).

Demandons à l’Esprit Saint de nous donner la force d’oser !

Philippe Chaperon, diacre


Texte spirituel  Lettre encyclique « Fratelli tutti », Pape François, 277-278

 

L’Eglise valorise l’action de Dieu dans les autres religions et « ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui […] reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes ».

Mais nous, chrétiens, nous ne pouvons pas cacher que « si la musique de l’Evangile cesse de vibrer dans nos entrailles, nous aurons perdu la joie qui jaillit de la compassion, la tendresse qui nait de la confiance, la capacité de la réconciliation qui trouve sa source dans le fait de se savoir toujours pardonnés et envoyés. Si la musique de l’Evangile cesse de retentir dans nos maisons, sur nos places, sur nos lieux de travail, dans la politique et dans l’économie, nous aurons éteint la mélodie qui nous pousse à lutter pour la dignité de tout homme et de toute femme ».

D’autres s’abreuvent à d’autres sources. Pour nous, cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Evangile de Jésus-Christ. C’est de là que surgit « pour la pensée chrétienne et pour l’action de l’Eglise le primat donné à la relation, à la rencontre avec le mystère sacré de l’autre, à la communion universelle avec l’humanité tout entière comme vocation de tous ».

Appelée à s’incarner en tous lieux et présente pendant des siècles partout sur la terre - c’est le sens de « catholique »- l’Eglise peut comprendre à partir de son expérience de grâce et de péché, la beauté de l’invitation à l’amour universel. Car « tout ce qui est humain nous regarde […]. Partout où les assemblées des peuples se réunissent pour établir les droits et les devoirs de l’homme, nous sommes honorés quand ils nous permettent de nous asseoir au milieu d’eux ».

Pour de nombreux chrétiens, ce chemin de fraternité a aussi une mère appelée Marie. Elle a reçu au pied de la croix cette maternité universelle (cf. Jn 19,26) et elle est pleine de sollicitude, non seulement pour Jésus, mais aussi pour le reste de ses enfants (Ap 12,17). Forte du pouvoir du ressuscité, elle veut enfanter un monde nouveau où nous serons tous frères, où il y aura de la place pour chacun des exclus de nos sociétés, où resplendiront la justice et la paix. 


Questions :

 

à Dans ce « programme chrétien », quelle action me semble la plus facile
à mettre en place dans ma vie ?

· Voir le visage du Christ en tout homme et aimer ses ennemis

· Vivre de la Parole de Dieu

· Cultiver une vie de prière nourrie par les sacrements

· Être témoin du Christ

· Proclamer l’Evangile

à Laquelle me semble être la plus difficile ?

à Comment l’autre, en me rencontrant, entend-il le message de Dieu
et voit-il en moi le visage du Seigneur ?

 

 


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