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« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom » (Jn 17, 11)

J’aime bien cette demande que Jésus fait à Dieu son Père avant d’être fracassé par l’arrestation, la mise à mort qui vont l’atteindre. 



Au dernier repas, Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : ‘Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.’» Jésus voyait clair : « Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous », rapporte l’évangile de Marc (14, 50)

c’est la foi en Christ ressuscité qui les a soudé… dans leurs différences !

Ils se retrouvent certes sans leur Maître, le premier  jour de la semaine, mais c’est bien avec les portes verrouillées, donc tristes et apeurés.  Que serait devenu ce groupe sans Jésus ressuscité ?  Auraient-ils continué à se retrouver et à être unis ? Nous ne savons pas, mais c’est peu probable. Car c’est la personne de Jésus, son charisme, sa foi au Père, son amour pour eux malgré leurs imperfections qui les réunissait pendant sa vie avec eux. Et ensuite, c’est la foi en Christ ressuscité qui les a soudé… dans leurs différences !

Jésus a dû travailler beaucoup pour les garder unis, ces douze-là… un épisode l’a raconté : « Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : ‘Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous.’ » (Marc 9, 33-35)

 

la désunion est toujours une tentation du diable !

La désunion dans la communauté est toujours à nos portes : volonté de pouvoir sur les autres, options liturgiques différentes, cancans distillés en souriant, difficultés à évoluer sur une tâche, défections liées au manque d’amitié, petites ‘chapelles’… la désunion est toujours une tentation du diable ! Sachons-le et veillons !  Avouons ceci : notre foi en Jésus nous porte à être bons dans la compassion envers les autres, mais le plus difficile, c’est peut-être la vie en Eglise ! Et pourtant la communauté est le lieu vital de la nourriture évangélique et de la fraternité chrétienne. C’est le Christ ressuscité qui nous réunit. Et Jésus prie sans arrêt pour cela : «Qu’ils soient un, comme toi Père, tu es en moi et moi en toi !"

 

la conversion chrétienne, c’est d’aimer l’Eglise, de favoriser son unité

Une des tâches de la conversion chrétienne, c’est d’aimer l’Eglise, de favoriser son unité, car le Christ l’a voulu : «  Il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour Elle » (Ephésiens 5, 25).

Le Christ ressuscité ne va pas sans l’Eglise. Il habite en Elle comme pour la purifier sans arrêt pour qu’Elle soit témoin de la Vie éternelle :

 « Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jean 17, 23)

P. Jean Michel Moysan