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« Le Seigneur s’adressa à Job au milieu de la tempête » (Job 38,1)

Le livre de Job raconte l’histoire de cet homme à qui tout arrive ; il perd ses troupeaux tués par des bédouins, ses serviteurs sont terrassés, il perd ses enfants dans un orage s’abattant sur sa maison,  il attrape une maladie de peau.



‘Seigneur, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ?’

Et le voilà ‘pauvre comme Job’, sur son tas de cendres, souffrant, et il interroge sur le sens de tout ça, met le Seigneur en défi de répondre… Et c’est le silence qu’il reçoit comme réponse du ciel. Et il insiste en criant : ‘Qu’ai-je  fait pour mériter cela ? J’ai beau prier, je ne reçois aucune consolation ! J’aurai mieux fait de ne pas naître ! Ta création est-elle si mauvaise qu’elle n’offre à vivre que cette souffrance à longueur de temps ?’… Et à force de crier vers le ciel, à force de patience, « le Seigneur s’adressa à Job au milieu de la tempête. »  (Job 38, 1) Voix douce, mais ferme ! Enfin quelqu’un qui parle… l’univers n’est pas vide ! Dieu ne dort pas !

Ce ‘sommeil’ de Dieu rejoint le sommeil de Jésus dans la barque tourmentée (notre évangile du 11ème dimanche), eux qui sont pris dans la tempête… Jésus dort ! Et ils le secouent : ‘Seigneur, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ?’

 et Jésus menace le vent et dit à la mer : ‘Silence, tais-toi’… et ‘le vent tomba’ dit notre texte !

le Seigneur a la puissance d'apaiser

Vivre nos propres tempêtes dans la foi ‘en Jésus’ demande de croire que le Seigneur a la puissance de les apaiser, au mieux de leur mettre une barrière pour qu’elle ne dépasse un certain seuil. C’est ce qu’entend Job quand le Seigneur lui parle : « Qui donc a retenu la mer avec des portes… quand je lui imposais ma limite ? » (Job 38, 10)

Les flots de rage, de désespoir, de tristesse, de rancune peut-être, veulent nous engloutir, veulent envahir tout notre espace intérieur vital et nous plonger dans les ténèbres, enlever le jour en nous… méditons sur ce que le Seigneur dit à Job à propos des furies de la mer : « Et je dis : ‘tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin. Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots’ » (Job 38, 11) 

 

La douceur du Seigneur, son amour est comme une digue !

Demander au Seigneur de mettre un barrage à nos colères, à nos souffrances intérieures, est possible dans l’ordre de la foi. Il est assez puissant pour le faire.  Le priant du psaume 106 témoigne de cet acte du Seigneur pour lui : « Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues. Ils se réjouissent de les voir s'apaiser, d'être conduits au port qu'ils désiraient. Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes » (v. 28-31)  Dans cette prière, il s’agit d’une tempête physique… mais nos tempêtes intérieures, elles sont bien là, il faut bien les vivre dans la foi ! Attention qu’elles ne nous détruisent ! La douceur du Seigneur, son amour est comme une digue ! Confions-nous à Lui. 

 

P. Jean Michel Moysan