· 

« Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel » Jean 6,41–51

Comme par une pédagogie, Jésus veut amener ses auditeurs à la foi et à comprendre tout le mystère qu’il y a autour de son identité.



la Cène

Berna, évangile et peinture
Berna, évangile et peinture

La trame évolue entre la révélation de Jésus en passant par le malentendu alimenté par sa révélation et l’incroyance finalement de la part de ses auditeurs, surtout les juifs. Ils ont du mal à le comprendre, ils refusent de croire. En fait, dans le contexte historique de Jésus, il est évident que ce discours sur le pain ne pouvait signifier directement l’eucharistie, incompréhensible avant le dernier repas, la Cène, avant la mort et la résurrection de Jésus. Il s’agit donc de la révélation, personnifiée par l’homme Jésus. Mais écrit après Pâques, avec des mots fortement connotés par la pratique de l’eucharistie, il est clair que l’ensemble du chapitre 6 est un discours qui évoque en même temps la foi et l’eucharistie avec une proportion qui s’inverse à partir des versets 51-52 : là c’est la note eucharistique qui devient dominante, tandis que c’est la foi en Jésus, révélateur, qui est première jusque-là.

 

chemin de foi

 Avouons que même de notre génération nous avons parfois de doute devant le mystère de l’eucharistie telle que nous la vivons dans nos célébrations et que tous nous n’avons pas la même foi et nous n’y mettons pas la même croyance ou la même importance.

Notons comme dans un tableau, d’une part, la révélation de Jésus et d’autre part, l’incroyance de son auditoire :

  • La révélation de Jésus : JE SUIS le pain de Vie ; au désert vos pères ont mangé et sont morts ; JE SUIS le pain vivant qui est descendu du ciel ; celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité, le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie ?
  • L’incroyance : les juifs discutaient entre eux : comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger (v.52) ? Le mot « chair » fait penser au prologue 1, 14 : « Le Verbe s’est fait chair » C’est bien l’incarnation qui est présente, mais ici exprimée en son terme : la mort de Jésus comme source de vie pour les hommes.

Entre l’incarnation, la mort en croix et le sacrement eucharistique, il y a une continuité. C’est dans cette séquence que la révélation est proposée aux hommes avec le même risque de rejet : ici les juifs comme la plupart d’entre nous encore aujourd’hui « discutent » ou « n’y croient pas du tout » en quête de rationalité « le comment du pourquoi » au lieu d’être disponibles à la révélation de Jésus et au mystère. Il y a encore et surtout un chemin de foi à faire devant le sacrement de l’eucharistie.

 

Père Roger KUMBU