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« Alors, on verra le Fils de l’Homme, venir dans les nuées avec puissance et grande gloire.» (Marc 13, 29)

 'L’apocalypse est à nos portes ! Le monde est en pleine décomposition ! Il va à la destruction programmée !’ Qui n’a pas entendu cela d’un proche ou lu cela dans tel site catastrophiste ?



Il est vrai que les textes liturgiques de ces derniers dimanches de l’année liturgique peuvent prêter le flanc à une telle lecture de l’histoire : c’est la fin du monde et le retour du Christ… et donc lâchons nos engagements, replions-nous sur nous-mêmes, sur notre famille et fuyons à la campagne !

Disons d’emblée. Cela s’appelle la fuite, la démission, la capitulation face à notre tâche chrétienne : ‘comme tu m’as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde’ (Jean 17, 19). J’avoue que je suis en colère contre cette tendance de repli que je retrouve chez certains chrétiens.

se raccrocher à la Parole

Revenons à notre texte. Il est écrit au 1er siècle marqué par des troubles d’insurrection juive contre l’empire romain et aussi d’autres malheurs : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira… les étoiles tomberont du ciel, les puissances célestes seront ébranlées ». Jésus va éduquer ses disciples à vivre comme des croyants dans les jours de malheur. Comprenons : quand des  malheurs fondent sur nous, tout s’obscurcit, nos points de repères, nos soutiens spirituels, notre foi prend l’eau. Deux voies s’offrent à nous : soit nous capitulons et nous nous refermons, soit nous ‘changeons de barque’ et nous nous remettons à croire… à Son ‘retour’.

Dans notre confession de foi, nous disons : ‘Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts’  (symbole de Nicée). Qu’est-ce que cela veut dire ? Il nous faut croire qu’il ‘viendra’, lui le Ressuscité dans chaque malheur, dans chaque écrasement, nous relancer, purifier notre cœur (‘juger les vivants et les morts’), nous pardonner et relever notre désir de Vie !… Chaque malheur est une ‘fin du monde’ (même si ce n’est pas la fin du monde) et il nous apprend à nous dépouiller, nous révèle que Dieu est l’absolu, qu’il faut se raccrocher à la Parole, parce que tout passe : ‘Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas’. 

Christ vient (revient) nous visiter

En attendant, ‘Laissez-vous instruire par le figuier… dès que ses branches deviennent tendres, vous savez que l’été est proche’… Il nous faut discerner les signes de la venue du Christ dans les malheurs du monde : recherche spirituelle accrue, rencontre du Christ et conversions, compassion accrue chez certains dans un univers égoïste. 

Ne désespérons pas du monde… A travers son histoire chaotique, le Christ vient (revient) nous visiter ! Sachons le discerner !

P. Jean Michel Moysan