· 

Vénérer les reliques de Sainte Thérèse… pourquoi ?

Quel sens y-a-t-il à de vénérer des reliques ? Superstition, désir d’une preuve… alors que la vraie foi au Christ est une confiance pure, sans preuves, sans signes tangibles, ‘dans la nuit’… Pourquoi le culte des reliques ? 



Reliques

Voilà des questions rencontrées ces jours-ci chez des chrétiens, alors que les reliques de Sainte Thérèse arrivent à Morlaix ce week-end, à Saint Matthieu dimanche 5 décembre et au Carmel le 6 décembre. Dimanche matin, la chasse ‘gothique’ (due à sa forme) contenant des reliques de Sainte Thérèse (une de ses vertèbres cervicales) arrivera à Morlaix.

 

Toucher l'Amour

Tous sont invités à venir les vénérer pendant ces deux jours. Précisons : tous sont invités à venir vénérer Sainte Thérèse à travers la venue de ses reliques.

Car beaucoup de chrétiens aiment Sainte Thérèse, cette carmélite morte à 25 ans (1873-1897), profondément croyante et ayant fait de l’Amour sa trajectoire de vie dans le secret du Carmel de Lisieux. C’est cet amour-là qui nous fait courir après elle, autour de ses ‘restes‘ (Reliquiae en latin). Saint Thomas d’Aquin, un théologien du XIIIème siècle dit ceci à propos des reliques des saints : « Celui qui est affectionné pour quelqu’un vénère aussi les choses que cette personne a laissées d’elle-même après sa mort ».

Pourquoi cela ? Comme pour aller ‘toucher’ ce saint du passé ou plutôt toucher spirituellement cet amour qui l’a habité et se remplir de lui pour aujourd’hui. Dans l’Evangile, une femme hémorragique s’approche par derrière de Jésus en se disant : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » (Marc 5, 28). En touchant le manteau de Jésus, elle touche l’Amour. Et elle guérit instantanément, car elle y croyait à l’Amour de Dieu !

 

aimer aujourd’hui

Mais pour les reliques, ce désir de toucher demande un déplacement intérieur. Car Thérèse est morte, elle n’est plus là dans ses reliques, elle est partie vers Dieu, comme tout défunt et étant déclarée sainte, canonisée, l’Eglise assure que Thérèse est au ciel et qu’elle fait ce qu’elle a promis : ‘je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre’.  Alors pourquoi faut-il vénérer des reliques terrestres pour communier au céleste ? Qui d’entre nous n’a pas, chez lui, un vêtement, un livre, un chapelet de son grand père, de son conjoint, d’un ami comme pour rester en lien d’amour avec cette personne partie de la terre. Et à cet objet, chacun y tient ! Mais attention à ne pas s’y laisser enfermer ! Si l’objet ne relance pas à aimer aujourd’hui, on s’enferme dans le passé. Or Thérèse est une lumière pour le présent et non pour le passé. Par ses reliques, elle nous montre l’amour de Dieu qui a été vécu en ‘chair et en os’ autrefois et aujourd’hui nous pousse en avant. 

 

P. Jean Michel Moysan, curé