St Jacques parle de ce petit organe qui trône dans notre bouche comme d’un « mors dans la bouche d’un cheval » (v 3). Ce petit instrument en métal qu’est le mors, permet d’orienter la marche du cheval en le tenant par la bride.
St Jacques parle également de la langue comme d’un gouvernail pour diriger « les vaisseaux si grands qu’ils soient, même poussés par des vents violents » (v4). Il en parle aussi comme d’un feu (v6). C’est enfin par l’organe de la langue que l’homme a donné un nom à tous les êtres vivants (v7).
Cet organe que Dieu a donné à l’homme est donc signe de puissance et de domination. Il permet à l’homme d’extérioriser ses projets et d’exprimer ses propres pensées. L’homme s’en sert enfin pour entrer en relation verbale avec ses semblables ou exprimer ses sentiments religieux envers son Créateur.
organe destiné d’abord à la bénédiction
Pour nous Chrétiens, St Jacques nous rappelle qu’il est un organe destiné d’abord à la bénédiction. Bénir notre Dieu pour ses nombreux bienfaits reçus en son Fils, et bénir nos frères et sœurs créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Bénir prend ici le sens « d’être bienveillant ». Se garder donc de proférer des propos malveillants qui riment avec « malédictions ». De même que nous faisons advenir la grâce de Dieu sur nous lorsque nous Le bénissons pour ses nombreux bienfaits, de même nous reconnaissons les autres capables « de bien » lorsque nous témoignons publiquement en leur faveur. C’est donc valoriser l’autre que de dire du bien de lui quand cela s’impose. Pensons seulement aux propos diffamatoires qui peuvent tuer la réputation de nos proches. En ce sens dit St Jacques : « la bouche est pleine d’un venin mortel » (v8).
Silence
Le silence peut devenir une parole, lorsque le mors dont parle St Jacques au verset 3 est maîtrisé. C’est le silence dans lequel est entré Jésus dans le désert pendant 40 jours. C’est le silence auquel nous sommes invités durant ce temps de Carême pour laisser enfin Dieu nous parler. Faire silence pour laisser résonner en nous cette parole du Père qui nous dit « Tu es mon fils bien aimé en qui j’ai mis toute ma joie »
Il est difficile d’être bavards quand la voix de Dieu a retenti ! A ce moment-là, l’homme rejoint son Créateur par la louange à son Nom. Un écho de bénédictions entre l’homme et son Seigneur. Et là il n’y a plus de places pour des propos qui ne rendraient pas hommage à l’homme créé à l’image et à la ressemblance de DIEU.
P. Emile Dione