· 

Mon Dieu, je te rends grâce, parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –… (Luc 18, 11)

Cela ne vous rappelle rien ? Pourquoi dans notre société sommes-nous  tant dans le jugement ? La tendance à jeter la première pierre est grande.



Elle vise les hommes et femmes politiques accusés de violence conjugale, les prêtres ou évêques abuseurs, des immigrés violeurs ! Réfléchissons d’après l’évangile ! 

La société du 1er siècle est comme la nôtre, très jugeante. Les pharisiens, pieux, ardents défenseurs de la Loi, étaient capables de déférer devant la foule en colère des voleurs, des femmes adultères et à les faire lapider… ceci pour des raisons valables : le vol dérobe mon bien (c’est de la violence), l’adultère est un vol de l’affection (encore une violence contre un homme et une femme) … le doigt du jugement populaire va sévir : il doit mourir !

«  Mon Dieu, montre toi favorable au pécheur que je suis »

 

Les chrétiens sont des disciples de Jésus. Rappelons que notre Maître a été victime de la vindicte populaire au nom de la Loi : « Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu », (Jean 19, 7) disent les juifs à Pilate appuyé par la foule en colère.

Or, dit Saint Jacques : " Qui es-tu, toi qui juges ton prochain ? " (Jacques 4.12) Et Jésus de raconter une parabole : un pharisien et un publicain vinrent au temple pour prier… le pharisien est ‘droit dans ses bottes’, n’ayant rien à se reprocher. Le publicain, « n’osant même pas lever les yeux vers le ciel » (Luc 18, 13), dit : «  Mon Dieu, montre toi favorable au pécheur que je suis ».

Qu’est-ce que se reconnaître pécheur ? C’est reconnaître que nous participons tous de ces transgressions qui habitent une société : « Tous les hommes ont péché, ils sont privés de la gloire de Dieu », dit saint Paul (Romains 3, 23)… Et nous pouvons en être aveugles et nous pointons le doigt sur l’autre qui a fauté gravement : ‘permets-moi d’enlever la poutre qui est dans ton œil… ‘

 

... non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

La vindicte populaire n’est pas digne d’un chrétien. C’est ce que découvre la psalmiste dans sa prière : « Aux arrogants, je dis : Plus d'arrogance ! Non, c'est Dieu qui jugera : il abaisse les uns, les autres il les relève. » (Psaume 74, 8).

C’est le jugement de Dieu qui est le premier pour un chrétien. Et quel est-il, ce jugement ? « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Sauver les personnes, même si on n’est pas d’accord avec les comportements ! Le Christ est d’abord là pour sauver ! C’est notre espérance dans notre société troublée et ténébreuse. Car « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jean 8, 12).

 

P. Jean Michel Moysan