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«Où est la roi des Juifs qui vient de naître, nous avons vu son étoile à l’Orient» (Matthieu 2, 2)

L ’histoire des mages qui suivaient une étoile et venant à Jérusalem, est-ce un conte ou une histoire vraie ? Que veut-on encore nous faire croire, disent certains ? Qui n’a pas entendu ce genre de propos ?



Peut-être le pensons-nous nous-mêmes ! Et devant tout texte biblique (celui-ci remonte au 1er siècle), il nous faut réfléchir !

qui est ce Jésus ?

Disons d’abord ceci : ce texte est écrit, alors que la croix et la mort pour Jésus est passée. Jésus s’est montré ressuscité à ses disciples qui s’écrient : « C’est lui Jésus le Messie, celui que nous attendions » ! Et on se demande : qui est ce Jésus ? Quelle est son identité ? Quel est le sens de cette naissance ? Les disciples sont juifs et ils connaissent leur bible par cœur. Ils savent que l’on raconte une histoire d’astre, d’étoile dans un texte précis de l’Ancien Testament : l’oracle de Balaam (Nombres, 27). Il nous faut la raconter.

 

Un héros sortira de la descendance de Jacob

Balaam est un prophète du dieu de Moab, un peuple contre lequel Israël combattait dans le désert, après la sortie d’Egypte. Balaam, est envoyé par son roi pour maudire Israël avant la bataille. Au lieu de maudire Israël, il le bénit : « Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures, Israël ! » c’est un comble ! Comment un païen envoyé pour maudire pourrait-il bénir ? Et pourtant il continue l’oracle face au Roi des Moabites médusés et irrités contre lui : « Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté sera exaltée. Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. Il brise les flancs de Moab… Israël déploiera sa puissance, et de Jacob surgira un dominateur qui fera périr tout survivant de la ville. » (Nombres 27, 7 et suivants)

 

Les juifs attendaient le Messie, figuré par cet astre que Balaam, le païen, voit ‘de loin’. Pour les premiers chrétiens, la naissance de Jésus, c’est bien la naissance de cet astre. Il faut la raconter à partir de Balaam. Jésus, c’est l’étoile qui monte, vers la croix et la résurrection, suprême ‘dominateur’ de la mort et victorieux du mal et du péché. Et ceci pour tous, juifs et païens (comme les mages). Il faut s’accrocher à cet astre. C’est ce que dira Saint Pierre à ses chrétiens en plein doute: « Ainsi, nous tenons plus ferme la parole prophétique : vous faites bien de la regarder, comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre et que l’astre du matin se lève dans vos cœurs » (2 P 1,19).

Gardons fermement le regard vers cet Astre. Il nous éclairera !

 

P. Jean Michel Moysan