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« Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde » (Jean 1,29)

Cette phrase est connue par ceux qui viennent à la messe. Le prêtre la dit avant la Communion. Il montre l’hostie consacrée invitant à croire que dans la Communion ce n’est pas un souvenir remémoré de la passion par du pain et du vin, mais c’est le Christ, personne divine qui se donne réellement à nous à ce moment-là.



« dans ses plaies se trouvaient notre guérison »

Cette phrase est tirée de l’Evangile selon saint Jean (Jean 1), où est racontée l’histoire de Jean-Baptiste. Quand il baptisait, il voit venir vers lui Jésus : « Je ne le connaissais pas », dit-il. Mais, ils étaient cousins, n’est-ce pas ? Lui et Jésus, ils se connaissaient, m’a-t-on objecté une fois. Certes ! Mais on a beau connaître quelqu’un comme son cousin, le connait-on vraiment dans sa véritable profondeur ? Ici Jean-Baptiste découvre la profondeur de son ‘cousin’ Jésus. Il est plus grand que ce qu’il avait connu de lui jusqu’ici. Le mot ‘connaître’ chez Jean, c’est profond : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17, 3)

Connaître, c’est donc saisir ‘en profondeur’. Que saisit-il dans cette intuition soudaine ? La profondeur de Jésus est d’être l’Agneau de Dieu. Que signifie cela ? Jésus va prendre sur lui le rôle qu’avait l’Agneau dans la foi juive, celui que l’on sacrifiait à Pâques pour célébrer la libération d’Egypte (Exode 12) et aussi celui qui s’offrait jusqu’au bout pour les autres, prenant sur lui toutes les humiliations, les brutalités, les haines : « Brutalisé, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche comme un agneau trainé à l’abattoir » (Isaïe 53, 7) et pourtant « dans ses plaies se trouvaient notre guérison » (Isaïe 53, 6). Libération d’Egypte, guérison du mal qui écrase… c’est dans cette histoire qu’est venu Jésus, en s’ouvrant à porter (et à supporter) toute la réalité humaine, y compris la souffrance amenée par le mal des autres ! Il l’a traversé par l’Amour ! 

venez à Jésus

Avant de donner la Communion, lorsque le prêtre lève l’hostie consacrée en disant : « Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde », il nous dit : « Voici Celui qui va enlever de vos cœurs, la rancune, la médiocrité, la paresse, vos méchancetés, vos duretés, vos transgressions petites ou grandes, vos manques de foi, vos bras baissés faute d’espérance, bref venez à Jésus, il va dégager vos égos de toute cette crasse qui fait écran… venez, venez vous en nourrir, car Lui seul peut nous libérer comme Il l’a fait hier ! »

Bref, pour se rapprocher de Dieu, il faut que nos péchés soient enlevés, car ils font écran ! La Communion eucharistique, c’est aussi cela : demander à l’amour du Christ de brûler en nous les scories du mal !

 

P. Jean Michel Moysan