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Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre » (Matthieu 5, 13)

Le sel est invisible, mais il donne du goût aux aliments. Sans ça, c’est fade ! Mais trop de sel nous fait repousser le plat et ne pas le manger ! Mais où est le juste milieu, demandent les cuisinières ?



Que signifie cette enseignement sur le sel ?

Notons que Jésus s’adresse à ses disciples et non pas à la foule qu’il voit devant lui : « Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit et ses disciples s’approchèrent de lui » (Matthieu 5, 1). Est-ce la vue de cette foule désœuvrée qui donne à Jésus les mots de l’enseignement donné à ses disciples ? Peut-être ! Donc nous sommes concernés : ‘vous les chrétiens, vous êtes le sel de la terre !’ nous dit-il. Nous comprenons : par l’Esprit Saint reçu au baptême, nous le sommes… mais nous ‘devons’ l’être, car nous en sommes loin ! Que signifie cette enseignement sur le sel ? Trois choses… 

trois choses...

Premièrement, les autres peuvent se nourrir de notre présence comme d’un « bon plat », dont la présence relève, n’est pas fade, donne du goût à vivre. Si les gens perçoivent en nous de la foi et non de l’accablement dans les moments arides, ce sel les stimulera. Si les gens perçoivent en nous de l’espérance et non de l’abattement, ce goût de Dieu les attirera. Si les gens perçoivent en nous de l’amour sans condition et non de la méfiance ou du jugement, ils viendront ‘faire leur nid dans nos branches’… et surtout si les gens perçoivent en nous de la joie et non de la tristesse, ils viendront se nourrir et n’iront pas ‘manger’ ailleurs. Mais le juste milieu dans le sel, c’est quoi ? C’est l’humilité !  Si les gens sentent l’orgueil de croire et d’être ‘arrivé’ dans la vie spirituelle, ils vont ‘repousser le plat’ et fuir ! Rappelons-nous que dans la Mer Morte (à l’est de Jérusalem) le taux de salinité est trop fort et aucun poisson ne peut y vivre !

Deuxièmement, le livre du Lévitique dit :  « Sur tout présent réservé qui consiste en offrande de céréales, tu mettras du sel ; tu ne laisseras pas ton offrande manquer du sel de l’Alliance avec ton Dieu, avec tout ce que tu réserveras, tu apporteras du sel»

(Lévitique 2, 13). Le sel a le goût de la bonne offrande à Dieu. Et Jésus qui connaissait ces versets sacrificiels a été le sel qui s’est offert jusqu’au bout (sacrifice) et ses disciples sont appelés à ‘être le sel’… dans cette offrande d’eux-mêmes où Dieu est le premier servi…

Troisièmement, méditons un dernier verset : « Chacun sera salé au feu… Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. » (Marc 9, 49). Devenir ‘sel de la terre’ demande une purification de soi par l’Esprit Saint et d’accueillir l’autre sans agressivité, mais dans la paix ! Heureux travail à faire !

P. Jean Michel Moysan, curé