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« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi et les prophètes » (Matthieu 5, 17)

On n’aime pas ça… la Loi ! Ca fait ‘morale’ et la foi en Jésus n’est pas de la morale, nous dit-on ! C’est juste ! Mais celle-ci est-elle caduque ?



attentif aux ‘signaux faibles’

Soyons concrets : « On vous a dit ‘tu ne tueras pas’… moi je vous dis : tout homme qui se met en colère »… Jésus demande un affinement maximum de notre ‘œil intérieur’: tel regard peut blesser, telle critique ou colère peuvent paralyser. Est-on suffisamment attentif aux ‘signaux faibles’ de notre comportement, de nos pensées ? Nous sommes convoqués à une vigilance de nos moindres mouvements du cœur sur ces péchés véniels qui polluent nos proches. Certes, nous sommes appelés à une perfection spirituelle : suivre Jésus de manière radicale… mais si le reste ne suit pas, si elle ne convertit pas nos mouvements de l’âme, nous deviendrons chrétiens ‘gros grain’, pas convertis… alors que le Christ veut rendre notre âme sensible !

 

non-emprise sur les personnes

Soyons encore concrets : « On vous a dit ‘tu ne commettras pas d’adultère’, mais moi, je vous dis : ‘tout homme qui regarde une femme avec convoitise… ». Les désirs sexuels existent chez chacun, suivant des poussées différentes, où par une imagination active, on va se faire  des ‘films’ ou on va les regarder pour jouir en secret… tout cela salit l’âme, empêche l’entrée de Dieu en nous. La 6ème béatitude le dit : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Matthieu 5, 8). Elle empêche aussi la chasteté de se développer, c’est-à-dire la relation juste, de non-emprise sur les personnes. C’est pourquoi Jésus est si intransigeant sur le regard : « Si ton œil droit t’entraine à la chute, arrache-le »… c’est une métaphore, dira-t-on ! D’accord, mais quand même c’est exigeant !

se déterminer dans un oui à suivre Jésus

Soyons encore concrets : on vous a dit : « Tu ne manqueras pas à tes serments… moi je vous dis de ne pas jurer du tout… que votre parole soit oui, si c’est oui, non si c’est non » Dans l’Ancien Orient, on prêtait serment facilement sur Dieu… comme pour rassurer à l’autre sur une promesse à tenir… mais, dit Jésus, arrêtons de prêter serment ! Il suffit que notre parole ait le poids d’un oui ou d’un non ! Et on nous croira si nous sommes des êtres de confiance. De plus, avoir le courage de dire non quelquefois, se déterminer dans un oui à suivre Jésus, à aimer les autres, à prendre telle décision, voilà l’affinement que demande Jésus. Saint Paul le dit bien : « Car le Fils de Dieu, le Christ Jésus… n’a pas été « oui et non » ; il n’a été que « oui ». Et toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur « oui » dans sa personne. » (2 Co 1, 18). Laissons son ‘oui’ nous habiter !

Non ! Jésus n’est pas venu abolir la loi et les prophètes, mais les porter à la perfection !  

P. Jean Michel Moysan, curé