Notre cheminement du carême continue à partir du livre de Joël. Le chaos que le peuple connaît à l’époque est grand. Nous sommes vers le 5ème siècle avant Jésus-Christ. Il y a une famine et une invasion de criquets.
La mort rode et chacun se dit : où est-il Dieu ? Pourquoi a-t-il laisser la famine venir ? Et les païens qui entourent rient : « Ils ont beau être croyants, ils ont les mêmes famines que nous… A quoi ça sert de croire ? »
il leur restait leur foi
Il y a quelques jours a paru dans le journal La Croix un article intitulé : foi et déportation… sur la présence de Dieu dans les camps pendant la Guerre. « Où était-il Dieu à Auschwitz ? » s’est exclamé plus d’un en sortant de la guerre et en découvrant les horreurs de la barbarie humaine ?
Où était-il, sinon dans la foi immense qu’ont développée des prêtres, des laïcs, des gens d’autres religions également. Et l’article de citer l’exemple suivant :
« Lorsque les autorités nazies du camp de concentration allemand de Dachau furent confrontées à une épidémie de typhus à la fin de l’année 1944, ils décidèrent d’enfermer les malades et de les laisser périr dans des baraques à part. Des prêtres, qui figuraient parmi les déportés de Dachau, voulurent alors rejoindre ces malades pour les soutenir, malgré une mort certaine. Il y avait trop de volontaires par rapport au besoin », rapporte Guillaume Zeller l’histoire de la présence de ces lumières divines.
Et l’article poursuit : « Ce récit rapporté par le journaliste est l’un des témoignages étonnants de la manière dont des croyants ont pu garder et mettre en œuvre leur foi dans l’enfer des camps »
A tous ceux qui croyaient au ciel et à ceux qui n’y croyaient pas, il leur restait leur foi : la foi en Adonaï et l’observation de la Torah (pour les juifs), leur foi en Jésus vivant pour les chrétiens, la foi dans les valeurs d’amour et de justice pour des non-croyants.
vers la lumière et vers le goût de vivre
« Dieu est-il encore là dans les épreuves difficiles » ? Pour être éclairé sur cette question capitale, il nous faut regarder vers notre maître, Jésus lui-même dans ce moment où il n’est plus aimé, pire où il est abandonné à la haine des hommes, à leurs moqueries, à leur indifférence… et là il pousse son cri énorme : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Plusieurs en restent à une lecture humaine : il crie qu’il est abandonné ! Mais Jésus prie, et mieux, il crie… et il crie vers Dieu le Père, avec le sentiment d’être seul, s’accrochant à cette seule bouée qu’il a, sa foi en Dieu ! Seule cette lecture nous fera traverser l’épreuve avec Lui, remonter vers la lumière et vers le goût de vivre et de se donner … Pâques, alors, est en train de luire à l’horizon !
P. Jean Michel Moysan
Ci-après l'article du journal La Croix cité plus haut ou à retrouver ici.