· 

la main tendue de Dieu

Cette façon typique qu’a Jésus de s’exprimer n’a cessé de décontenancer les uns, et de réjouir les autres. D’un côté, il y a ceux qui somment Jésus d’être plus explicite (“Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement!” Jn 10,24) ; de l’autre côté, il y a ceux qui se regroupent autour de Jésus, vieux, enfants, pécheurs, prostituées, estropiés, qui viennent se délecter à l’écoute d²e ce merveilleux conteur qu’est Jésus, dont les histoires sont demeurées pour nous, à travers les siècles, fraiches et vibrantes comme au premier jour. 

 



La parabole a ceci de particulier qu’elle vient chercher l’auditeur sur son terrain. Jésus aurait pu écrire des traités de théologie (ça aurait été passionnant) mais il a choisi de parler en paraboles. La parabole ne verse pas dans l’abstraction, elle sollicite la personne dans son existence, dans son expérience vécue. Car la parabole est comme un vêtement stretch : elle s’ajuste à la vie de celui qui l’écoute, elle épouse la forme de celui qui la reçoit. Ainsi, face à telle situation décrite par Jésus dans sa parabole, chacun réagit, comprend ou interprète en fonction de ce qu’il connait de la vie ou a pu découvrir de l’existence. La parabole tend la main, elle ouvre, là où un discours théorique descend comme en surplomb et s’impose, avec son contenu fermé.

La parabole, de ce point de vue-là, ressemble à Jésus : il est descendu du Ciel mais il ne prend pas les gens de haut ; il est la Vérité mais n’impose jamais rien par la force ; il est de condition divine mais il parle moutarde, vigne, et brebis.

La parabole est une forme de discours humble, respectueux, qui laisse à chacun son espace ; elle peut bousculer sans brusquer, peut devenir éclairante pour le simple comme pour le savant. La seule condition que la parabole exige : qu’on accepte de se laisser interroger, que l’on mette toute sa vie dans la balance (et pas seulement ses neurones) quand il s’agit d’accueillir le Seigneur. Pour les cœurs fermés, la parabole est rebutante, puérile ou impénétrable. Pour les autres, elle est drôle, belle, saisissante, lumineuse… elle révèle le cœur de Dieu et celui de l’homme, et l’horizon divin de toute chose!

Béni sois-tu Seigneur Jésus : dans ta tendresse, tu as choisi de nous parler en paraboles ! 

Père Corentin Sanson

mmm


Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Massalis (vendredi, 14 juillet 2023 17:47)

    La parabole est la forme de transmission la moins susceptible d'être modifiée, il ne pouvait pas faire mieux, ce qui entre nous n'est pas étonnant.