Voilà ce que nous entendons souvent et d’ailleurs nous-mêmes, nous avons peut-être beaucoup de
mal avec ces textes violents qui promettent l’enfer ! Et pourtant ils font partie de l’Ecriture. S’ils nous heurtent, il faut savoir les interprêter comme des textes de ‘salut’, car ils sont là pour nous réveiller : l’homme, c’est trop grave de le maltraiter !
Si ces textes sont violents, c’est d’abord la réalité qu’ils décrivent qui est violente… qu’est-ce qui est plus violent que de mourir de faim, parce que personne n’était là à nous tendre du pain … qu’est-ce qui plus violent que d’être un étranger et de voir tout le monde détourner son regard… qu’est-ce qui plus violent que d’être malade et se retrouver seul ! Ceux qui ont vécu la faim, la soif, la nudité, la maladie, la prison savent cette violence et ils crient : ‘Vous m’avez laissé tomber !’
Et s’ils sont croyants, ces souffrants crient vers Dieu : « Traite-les d'après leurs actes et selon leurs
méfaits ; traite-les d'après leurs œuvres, rends-leur ce qu'ils méritent. Ils n'ont compris ni l'action du
Seigneur ni l'oeuvre de ses mains ; que Dieu les renverse et jamais ne les relève » (Psaume 27, 4). Il y a
beaucoup de hargne, dans ce Psaume… s’Ils prient comme ça, c’est parce qu’ils croient que Dieu est
juste, même s’il est amour ! en effet, Dieu voit l’homme sali par l’indifférence et il menace du
châtiment éternel (l’enfer) ceux qui auront laisser mourir de faim, de soif, de nudité, sa créature bien
aimée qu’est l’homme… Que je l’aime ma créature bien aimée, dit Dieu, malheur à ceux qui la
laissera tomber ! Il aura à faire à Moi !
A la fin de temps, dans le ‘jugement dernier’, nous aurons tous (croyants comme athées) à rendre compte devant le Christ Roi de l’univers de la trajectoire de notre vie… notre compassion ouvrira le ciel : « Viens, entre dans la joie de ton maître » et notre égoïsme le fermera : « Mais, par ton
endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu » (Romains 2:5)
A la fin des temps, ce jugement sera définitif ! Mais avant cet évènement n’ayons pas peur ! car, dit Saint Pierre, « Le Seigneur... fait simplement preuve de patience à votre égard, car il ne veut pas qu’un seul périsse. Il voudrait, au contraire, que tous parviennent à se convertir. » (2 pi 3, 9)
+ Père Jean-Michel Moysan, curé