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Un Rayon de Lumière est passé par Morlaix !

Née au Liban, elle a 22 ans quand elle est convoquée le 21 mars 2014 au Ministère de la Défense à propos de son frère Jean accusé du meurtre d’un prêtre libanais (il était à l’étranger à l’époque). Elle est torturée pendant 44 jours, soumis aux pires sévices, puis relâchée et à nouveau interrogée au commissariat, et torturée. Elle est transférée alors à la prison des femmes, vit là un calvaire de  promiscuité et avec une jambe purulente. Son premier procès à lieu. Elle est confiante du fait de son innocence, mais est condamnée à mort, peine commuée en prison à perpétuité. A l’écoute du verdict, elle s’évanouit et perd la parole. Sa cause perce dans les médias. Elle est soutenue par des évêques du Liban, Amnesty Internatial, l’ACAT (association des chrétiens pour l’abolition de la torture),etc... Un autre procès a lieu où elle est acquittée le 24 juin 2019. La prison aura duré plus de 5 ans. Elle en sort, épuisée, mais libre, décidée de parcourir la monde à lutter contre la peine de mort et la torture. Elle raconte tout dans ‘Crime d’innocence’ (Editions Dar An-Nahar).

Et sa foi en Dieu la dedans ?... dans la 1 ère arrestation, dans un semi somnolence, un prêtre vient la voir : « je reconnais aussitôt Mgr Béchara al Rahi… je lui demande de prier pour moi. Nous prions ensemble. Je ne demande rien sinon la grâce de la patience pour continuer à tenir. Pâques tombe tôt cette année et c’est déjà la semaine sainte, semaine de la Passion, que nous appelons chez nous, « semaine des douleurs’ » (p. 44). Après le 1 er procès (où elle est condamnée à tort), alors qu’elle s’est effondrée muette, la directrice la prison « me giflle en criant :  ‘tu es croyante et seule tu es à même de prouver ton innocence. Sois forte’ » (p. 71)… puis « un mois passe. Mon désespoir et ma prostration semblent définitifs. Je trouve la force de déchirer mon livre de prières. J’en remets les lambeaux à ma mère et qui me reproche mon geste avec amertume. Si Dieu lui-même se met à m’ignorer, que me reste-t-il ? je ne veux plus rien. Pourtant ma foi l’emporte. Je me ravise, Maman me rend mon livre et je recolle patiemment. En moi-même, je me demande, c’est combien d’années la perpétuité ? » (p. 71) Le mutisme continue : « j’ai la gorge écorchée par l’effort que j’ai déployé en vain pour en sortir un son. J’ai repris mon chapelet pour m’apaiser. Nous étions à la période du Ramadan. J’ai du m’endormir pendant que mes compagnes musulmanes priaient. Qui m’a réveillée ? Les prisonnières pleuraient et sautillaient autour de moi : ‘Antoinette, Antoinette’, tu as parlé, Dieu  est grand, tu l’as appelé : tu as dit ‘Ya Rab (mon Dieu). Je n’osais pas les croire » (p. 73)

La veille du second procès, chrétiennes et musulmanes ont prié dans la prison ! force de la prière qui fait

triompher de tout ! Merci Antoinette pour ta foi !

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé