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« Abraham !... Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac... tu l’offriras en holocauste » (Gen 22, 1)

Abraham avait eu un appel intérieur : « quitte ton pays, ta parenté... je ferai de toi une multitude de peuples »... il ne comprend pas cette promesse, car le couple est stérile et ils sont vieux (75 ans). Mais il part, confiant dans cette promesse, ne sachant pas du tout ce qui va arriver ! Mais chose promise, chose due (même par Dieu) : il a ‘miraculeusement’ un fils, Isaac... La promesse se réalise... Mais ici il entend un appel de le tuer ... Abraham entre dans la nuit de la foi ! Il ne comprend rien... mais obéit par une foi « aveugle »!

Un exemple... un ami prêtre me disait : ‘quand j’étais séminariste, j’ai eu l’impression, longtemps que Dieu me demandait de sacrifier mon désir de femme et d’enfant... et cela me rendait triste ! ma préparation à la prêtrise a continué et j’ai découvert (une clarté de l’Esprit saint ?) une autre promesse que Dieu me faisait : ‘je te donnerai une fécondité autre dans ton célibat’... et j’ai compris que Dieu me demandait de ne pas sacrifier ma vie de manière triste, car il m’appelais pour faire vivre et non à mourir... la foi en Dieu a métamorphosé mon désir d’amour en autre chose’ !

De multiples exemples existent : des parents ayant un enfant en difficulté doivent ‘sacrifier’ bien des choses pour le ‘sauver’ et la pensée vient : ‘pourquoi galère ainsi, pourquoi avoir mis cet enfant au monde ?’ Mais ils le font par foi dans une promesse (cet enfant est promis à la vie) car c’est leur fils ! les chrétiens sont invités à vivre leur histoire dans une foi absolue en Dieu qui ‘promet’... l’Epitre aux hébreux méditant

 sur la foi d’Abraham dit ceci : « Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu : il y a là une préfiguration. » (Hébreux 11, 17-19)

 

Une étrange parole de Jésus est proche de cela : « Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi « (Matthieu 10, 37). La foi en Dieu, c’est de l’absolu : lui remettre tout ce qu’on a et se laisser conduire en ayant foi que sa promesse (de résurrection) se réalisera ‘un jour’... et Dieu tiendra parole...

L’Evangile de la transfiguration, c’est aussi cela ! les apôtres découvrent que Dieu a donné son Fils unique, l’a ‘sacrifié’, l’a livré au monde... et ce Fils va y mourir et surtout ressusciter, même s’ils ne savent pas ce que c’est ‘ressusciter des morts !’

 

Ayons confiance puissamment dans la promesse du Seigneur.

 

+ Père Jean-Michel MOYSAN, Curé.