
Les Apôtres, à la Pentecôte, ont eu la force d’enseigner que « le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice ». La descende foudroyante de l’Esprit saint sur eux (actes 2) a comme brisé leur peur de témoigner au sujet de Jésus et ils sont sortis dans la rue… la rue a écouté, applaudi, mais la censure veillait comme une chape de plomb, celle du Conseil suprême juif. On veut les faire taire !! Mais la conscience ne se laisser pas bâillonner !

Ceci éclaire les risques concernant notre témoignage chrétien aujourd’hui. Quels risques ? Risque de se censurer sans arrêt face à des personnes athées, peur du fort en thème qui peut nous écraser d’un argument massif faisant rire tout le monde et ridiculisant le ‘catho’ que nous sommes, haine de l’Eglise à travers la litanie des casseroles actuelles… malaise en famille, dans le nid d’affection par excellence, où le consensus nous interdit la parole sur ce que nous vivons profondément (la foi et les positions éthique catholiques), silence vécu à l’école par des jeunes croyants y compris dans l’école catholique.
Beaucoup de chrétiens nous témoignent, à nous prêtres, de cet interdit qui plane et qu’ils intériorisent par la force des choses, se taisant pour ne pas être rejetés du groupe. Or dit Pierre devant le Sanhédrin : « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes »…

Dans la bible, ce proverbe dit parfaitement la posture des croyants dans un monde hostile… deux exemples suffiront. A la naissance de Moïse, « les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent point ce que leur avait dit le roi d'Egypte; elles laissèrent vivre les enfants. » (Ex 1, 17) En Daniel 3, le roi Nabuchodonosor ordonne à tous ses sujets de se prosterner devant la statue d’or qu’il a dressée. Sidrac, Misac et Abdénago, trois jeunes Hébreux déportés à Babylone, refusent ouvertement d’adorer cette statue, et le disent courageusement au roi. Ils sont jetés dans la fournaise, mais Dieu les protège miraculeusement.
La posture religieuse par excellence, c’est cela : la foi en Dieu transcende tout, y compris les opinions des courants sociaux. Dans le monde grec-romain, on la retrouve dans une parole de Socrate : « J’obéirai à Dieu plutôt qu’à vous » (Platon, Apologie de Socrate, 29d), lorsqu’il est en procès à Athènes et que ses juges lui ordonnent de cesser d’enseigner sa philosophie. Mais il désobéit..

Dans la conscience chrétienne, habite la certitude que Dieu a vaincu la mort et le mal en Jésus-Christ ! « O mort, où donc est ta victoire » Tenons à cela et nous ‘craindrons’ Dieu ! Et si nous y croyons, personne ne nous l’enlèvera et n’ayons pas peur de la dire : « Car le Saint-Esprit vous enseignera dans ce même instant ce qu'il faudra dire » (luc 12, 12)
+ Père Jean-Michel MOYSAN, curé