Cette question posée à Dieu est éternelle : pourquoi Dieu ne répond-il pas dans le malheur ?
Pourquoi n’intervient-il pas alors que des gens sont sous l’oppression ? Pourquoi laisse-t-il faire ?
Habacuc la pose à Dieu lui-même et attend une réponse. Voyons ce que Dieu dit…
La réponse de Dieu à son silence est celle-ci : « celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité »… la réponse est courte, mais profonde : ‘reste fidèle à Dieu et tu vivras !’… ! Déclinons-le très concrètement…
Si tu es atteint par un décès de quelqu’un que tu aimes, tu demandes des comptes à Dieu comme
Job, mais garde ta main dans la sienne ! Fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi. Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme (psaume 42)
Si tu te sens t’enfoncer dans une relation destructrice, et qu’il n’y a personne pour te soutenir, ne quitte pas Dieu, mais compte sur lui : Si je traverse les ravins de la mort, Je ne crains aucun mal. Car tu es avec moi, Ton bâton me guide et me rassure (psaume 21)
Si tu sens la maladie grave venir alors que tu as 40 ans, marié et 3 enfants, et que tu trouves cela injuste, présente ton corps malade à Dieu, même si tu es en colère contre lui : « Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ? Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce : il est mon sauveur et mon Dieu ! Si mon âme se désole, je me souviens de toi… depuis mon humble montagne. (psaume 41)
Si tu es aux prises avec des personnes ‘néfastes’ qui t’humilient, garde confiance : « il montre un visage séduisant, mais son cœur fait la guerre ; sa parole est plus suave qu'un parfum, mais elle est un poignard. Décharge ton fardeau sur le Seigneur : il prendra soin de toi. * Jamais il ne permettra que le juste s'écroule.» (psaume 54) !
si tu es aux prises avec l’adversité dans le combat pour la justice, confies-toi au Seigneur pour le discernement de savoir qui a raison, qui est dans la vérité : « Tu es la lumière de ma lampe, Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit… Qui est Dieu, hormis le Seigneur ? le Rocher, sinon notre Dieu ? C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance et m'indique un chemin sans reproche. (psaume 17)
Si tu es tombé à cause d’une addiction, d’une transgression où tu as honte, confies-toi au Seigneur. Il n’aime pas le péché, mais aime le pécheur et il veut son retour à la droiture et à la vie : « Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait… Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m'apprends la sagesse. Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. » (psaume 50)
Bref dans le malheur, souvenons-nous toujours de l’oracle d’Habacuc : « celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité »… (Habacuc 1,2)
+ Père Jean-Michel MOYSAN, curé